Curieuse idée que celle de vouloir figer mon éphémère sur le sel d'argent. J'imaginais cette "mort plate" au dire de Barthes. Mes ronds et mes déliés sédimentés à jamais par le prisme de l'objectif. Instants fugaces stoppés nets dans une chasse permanente de l'instantané. C'était ne pas connaitre Laurent Paillier...

Ce breton choisit et soudain saisit en un déclic scrupuleux cette énergie qui me donne un sens. Plus qu'elles ne retiennent, ses images révèlent ces riens qui me font toute, couples de danseurs qui se nouent et se dénouent, esquisses de voltes jamais achevées, lâchers de sueur qui perle au front de ces pantins danseurs...

Il a fait de moi la compagne de son art, amour réciproque sans cesse renouvelé. Parfois peut-être, esquisse t'il un entrechat. Car c'est un peu de moi qui s'anime désormais en lui. Alors, loin d'être "morte" sur le papier, chaque fois je renais au travers de sa photographie.

La danse

Bertrand Rault (1991)



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